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Intelligence Artificielle : quels enjeux juridiques ?
Actualité
24/6/25

Contenus générés par intelligence artificielle : le CSPLA confie une mission d’étude au Professeur Valérie-Laure Benabou

Par lettre en date du 21 mai 2024, Jean-Philippe Mochon, président du Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique (CSPLA), a confié à Madame le Professeur Valérie-Laure Benabou une mission relative aux « contenus générés par intelligence artificielle », dans un contexte marqué par une expansion rapide des usages de l’IA générative dans les domaines artistiques, culturels et techniques.

Cette saisine s’inscrit dans une volonté claire du CSPLA d’anticiper les mutations profondes de la création contemporaine et d’évaluer l’adéquation du droit existant, en particulier le droit d’auteur, face à ces nouveaux phénomènes.

Une lettre de mission structurée et ambitieuse

Dans son courrier, le président du CSPLA souligne que les modèles d’IA générative « se développent avec une rapidité et une ampleur exceptionnelles » et « sont en train de bouleverser la chaîne de valeur de la création ». Il précise que la mission confiée vise à éclairer les pouvoirs publics sur les enjeux que soulèvent ces technologies dans une perspective juridique, économique et technique.

La lettre fixe six axes de réflexion :

  1. Cartographier les contenus générés : dresser un panorama des typologies de contenus produits par l’IA en distinguant les technologies utilisées, la part d’aléa, la supervision humaine et les usages envisagés.
  2. Qualifier juridiquement ces contenus : examiner si les règles actuelles permettent de protéger certains contenus via le droit d’auteur, les droits voisins ou d’autres mécanismes (par exemple la régulation ou la responsabilité).
  3. Identifier les auteurs ou titulaires de droits : analyser la place des utilisateurs, développeurs, plateformes et autres intervenants dans le processus créatif.
  4. Appréhender les usages des œuvres préexistantes dans les données d’entraînement : évaluer la compatibilité avec les règles sur le droit d’auteur, notamment au regard des exceptions de text and data mining.
  5. Analyser les pratiques contractuelles : notamment celles mises en place par les fournisseurs d’IA générative pour encadrer la production et l’exploitation des contenus.
  6. Proposer des pistes d’évolution du droit existant, en lien avec les normes européennes et internationales, tout en respectant les fondements de la propriété littéraire et artistique française.

Le président du CSPLA insiste sur l’importance de « concilier l’encouragement à l’innovation et le respect des droits des créateurs » dans une période de mutation rapide.

Un débat international en construction

Cette mission française intervient dans un contexte international particulièrement mouvant.

Dans certains pays comme les États-Unis, l’approche reste aujourd’hui majoritairement restrictive, en considérant que les contenus générés par intelligence artificielle sans intervention humaine substantielle ne peuvent bénéficier d’une protection juridique au titre du droit d’auteur.

À l’inverse, des systèmes comme celui de la Chine envisagent déjà certaines formes de reconnaissance juridique pour les œuvres générées ou assistées par IA, lorsque l’apport humain est jugé suffisant pour fonder une protection.

Ces approches divergentes révèlent une tension croissante entre les logiques d’innovation technologique et les cadres classiques du droit d’auteur.

Pour une approche ouverte de la création contemporaine

En confiant cette mission à l’une des meilleures spécialistes françaises du droit d’auteur, le CSPLA témoigne d’une volonté d’ancrer la réflexion dans les principes fondamentaux du droit de la propriété littéraire, sans pour autant se couper des réalités techniques et culturelles nouvelles.

Il serait regrettable que la réflexion française s’enferme dans une approche exclusivement conservatrice. On risquerait alors de reproduire le réflexe de rejet exprimé par Charles Baudelaire en 1859 à l’égard de la photographie, lorsqu’il craignait que cette technique ne soit jamais digne de rejoindre les beaux-arts, au risque, disait-il, de « perdre notre âme ».

L’histoire lui a donné tort. Ne recommettons pas la même erreur vis-à-vis de l’intelligence artificielle, en refusant de voir en elle un nouvel outil au service de la création humaine.

Vincent FAUCHOUX
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